Monuments et architectures

Certaines rues de la Ville d’Esbly portent un nom particulier, faisant bien souvent référence à l’histoire de la Commune. Il a même parfois évolué au cours des siècles.

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« LE PONT EN BOIS » ou « PONT SUSPENDU »

Le Canal de Chalifert est en activité depuis plus de 150 ans. Reliant les deux extrémités d’une boucle de la Marne, il permet une circulation fluviale entre la Seine et l’est de la France. Le Pont d’Esbly est l’un des derniers ponts en bois, quasi d’origine, traversant le canal.

Ouvrage construit entre 1845 et 1850, il a une double particularité : une association de deux matériaux, le bois et la pierre, et un procédé novateur pour l’époque puisqu’il est suspendu : deux câbles transversaux maintiennent les poutres latérales par deux jeux de vingt et une suspente.
D’une ouverture de 28 mètres, le tablier en chêne livre passage à une voie de 3,35 m.
Sur chaque rive, une culée massive en maçonnerie de moellons est appareillée pour
laisser passer les deux câbles.
Ceux-ci s’engouffrent ensuite dans 2 regards contenant des contrepoids.

Une inspection technique faite en avril 2004 a révélé différents désordres sur l’ouvrage, mettant en doute sa stabilité, d’autant qu’il est ouvert à la circulation piétonne mais aussi aux véhicules de moins de 1,5 tonne.
Les consultations des entreprises ont été faites en août 2004, mois peu stratégique pour les
appels d’offres dans la mesure où bon nombre d’entreprises sont fermées, et beaucoup de
personnes de la SEGEX sont en vacances.
Le dossier de consultation, peu épais et peu documenté (comme cela arrive assez souvent), ne présentait aucune orientation sur le type et la nature des travaux à réaliser, si ce n’est sécuriser l’ouvrage. Il fallait proposer des travaux de réparation en mettant en valeur l’expérience et le savoir-faire de l’entreprise.
Dès lors, un travail d’équipe a permis de proposer un devis tenant compte d’une base mettant en valeur les réparations impératives, et diverses options apportant à l’ouvrage plus de sécurité et d’esthétique.
Le dossier administratif présentait également certaines difficultés à connaître les pièces
attendues (consultation, devis, appel d’offres ouvert ou restreint).

Les travaux ont débuté le 10 mai 2005, et ont été réalisés en plusieurs phases :
• Nettoyage général de l’ouvrage, retrait des terres stockées entre les lames du tablier
• Nettoyage des culées, réparation des trous existants dans la pierre de taille, reprise des
jointoiements des pierres
• Amélioration de l’étanchéité sur les rampes d’accès, et repose des pavés
• Restauration de l’ensemble du tablier – poutres de maintien et câbles de suspente :
changement des lames du tablier, des quatre poutres cantilever qui raccordent l’ouvrage en
bois aux culées en pierre
• Traitement des fissures des poutres de bois
• Traitement fongicide et insecticides de tout l’ouvrage
Les travaux ont été réalisés en maintenant la circulation :
• Fluviale sous l’ouvrage en permanence
• Piétonne en permanence
• Des véhicules en dehors des heures de travail

Les travaux se sont terminés le 8 juillet 2005.

 

LE PONT DE LA MARNE

HIER

Pont du chemin de fer (sur la Marne)

Le premier pont fut achevé en 1859. Jusqu’à cette époque, l’unique moyen pour passer d’une rive à l’autre de la Marne était de traverser à la rame ! L’ouvrage comportait une pile centrale et deux arcs métalliques. Il fut malheureusement détruit en 1870 lors de la guerre avec les Prussiens.

L’ouvrage fut rétabli en 1873, mais ne connu pas un meilleur sort : il fut saboté en 1914-1922, toujours à deux travées, mais cette fois en maçonnerie.
Comble de malchance, le nouvel ouvrage subit le même destin au cours de la guerre 39-45.
En effet en 1940, l’armée française le fit sauter pour freiner la progression des Allemands. Cette délicate mission fut confiée à un ingénieur du Génie du nom de Jean Sauvy.
Dans son journal de bord, le jeune homme racontera ce que fut pour lui ce premier acte de
résistance : « Placé le 11 juin à la tête d’une section de sapeurs, secondé par un sergent, je me mets immédiatement à l’ouvrage, appliquant sans trop de mal sur le beau pont d’Esbly, les méthodes de minage que j’ai maintes fois répétées sur les ponts de chemin de fer de Paris à Versailles, à l’entrée de la ville ».

Une nouvelle passerelle en bois fut mise en place. Malgré sa vétusté et son interdiction aux
véhicules de plus de 8 tonnes, il servit au franchissement de la Marne, les 27 et 28 août 1944, aux chars américains de 35 tonnes de l’armée du général Bradley !

AUJOURD’HUI

Le pont que nous connaissons, réalisation de l’ingénieur français Eugène Freyssinet, fut mis en service en 1949.

D’une seule portée, il mesure 74 mètres. Particularité de l’ouvrage, l’utilisation de la technique du béton préfabriqué et précontraint (évitant les distorsions et les fissures), mise au point par Freyssinet lui-même.

À ce sujet, Esbly peut s’enorgueillir de posséder le premier grand pont au monde de ce type. Il servit d’ailleurs de prototype à la construction de quatre ouvrages identiques à Tribardou, Annet-sur-Marne, Ussy et Changis-sur-Marne. Tous les cinq ont été fabriqués dans une usine provisoire à Esbly, en bordure du canal de Chalifert, le long du chemin des Aulnoyes. Aujourd’hui, on peut encore apercevoir les vestiges de l’usine, près du stade municipal d’Esbly.

Le souvenir du franchissement du pont a été marqué par une première plaque de commémoration installée sur la passerelle en bois puis, par une deuxième scellée le 27 août 1950 sur le parapet du pont actuel, côté Esbly. Celle-ci fut malheureusement détruite lors d’un accident de la circulation.

À l’initiative du Souvenir Français, une troisième plaque fut inaugurée le 27 août 1994, lors d’une cérémonie commémorative du 50ème anniversaire de la libération d’Esbly.

Aujourd’hui, le pont est quotidiennement emprunté par de nombreux automobilistes mais il n’est pas rare de croiser quelques pêcheurs aux bords de l’ouvrage

L’ÉDIFICE

L’église Saint-Jean-Baptiste a été édifiée par Monseigneur Charlet, abbé-prieur de Verdelot et seigneur du village à l’emplacement du pressoir banal, et fut inaugurée le 24 juin 1692.

Il s’agit d’un édifice à trois nefs. L’abside est de forme semi-circulaire et porte la longueur de
l’édifice à 26 mètres. Côté sud, les deux collatéraux s’achèvent par une façade en quart de
cercle. Côté nord, les deux chapelles sont formées par la dernière travée de ces collatéraux et créent un transept. Une croix latine apparaît à l’extérieur.


Le tiers inférieur du fût octogonal du clocher est plein et revêtu d’un bardage en ardoises. La partie haute renferme le beffroi et huit baies à claire-voie y sont disposées. On accède dans le clocher par une trappe dans le plafond au-dessus de la tribune. Le chœur de l’église abrite un retable de 1695 qui représente le baptême de Jésus par saint Jean Baptiste. Il est signé Labbé et porte l’aigle aux ailes déployées du blason Charlet, famille d’Esbly éteinte pendant la Révolution.

Le maître-autel, avec ses portes latérales, date du XVIIe siècle. Le cul-de-four de l’abside a reçu un décor peint en 1935, œuvre de M. Camus, habitant d’Esbly, représentant le Sacré Cœur.

Près du sanctuaire, l’abbé Charlet fit déposer une cassette qui renfermait des pièces d’or et
d’argent ainsi que toutes les monnaies qui avaient cours à cette époque. La cassette contenait en outre une pièce ornée du portrait de l’abbé Charlet fondateur sur une face et le portail sur l’autre.

 

QUAND THÉRÈSE-MARIE SONNE LE « SI »

Thérèse-Marie rythme vos journées mais vous ne la connaissez sans doute pas. C’est le nom de la cloche d’Esbly, qui depuis 1938, accompagne les grands moments de votre vie.

La cloche d’Esbly a été baptisée le 8 octobre 1938. Le cérémonial de la « consécration » (terme officiel du baptême) ressemble à s’y méprendre à celui d’une personne : Thérèse-Marie fut ainsi revêtue d’une aube blanche. Elle reçut l’onction en présence de ses parrain
et marraine : Gilbert Moritz et Liliane Dumareille, deux enfants du catéchisme représentant les paroissiens.

C’est l’évêque de Meaux, monseigneur Evrard, qui bénit le sel et l’eau, lava la cloche avec le liquide béni, et lui donna son nom de baptême : Thérèse-Marie.
Ce 8 octobre, on imagine que toute la population fut rassemblée dans l’église Saint-Jean-Baptiste aux côtés du maire, Paul Desagneaux. Tant de paroissiens et bienfaiteurs avaient participé, à leur façon, à la fabrication de la cloche ! Soit en donnant des clous et de
la ferraille, soit en remettant sa contribution à L’abbé André Marguier.

Façonnée dans les célèbres fonderies d’Annecy, Thérèse-Marie, 325 kg, se mit à sonner le « si » dans Esbly.

Sur son ventre, figure une inscription : « je sonne la paix, la concorde des âmes en toi, Dieu tout puissant, que tous s’aiment en t’aimant ».

Comment sonne-t-on les cloches ?
Depuis 1905, c’est le maire qui régule, par arrêté municipal, les sonneries de cloche de l’église sur la commune en accord avec l’autorité cultuelle.
Thérèse-Marie sonne l’Angélus trois fois par jour à 8h05, 12h05 et 19h05. Elle sonne toutes les heures de 7h à 22h.
Vous l’entendez à chaque cérémonie religieuse, mariage, baptême, communion et enterrement.
Elle ne peut pas sonner à des fins civiles, sauf en cas de danger immédiat.

 

DEUX TABLEAUX DE L’ÉGLISE RESTAURÉS

Deux toiles de 1995, « le baptême du Christ » et « La Sainte-Famille », ont pu retrouver leur place dans l’église d’Esbly.
Les deux peintures, classées par les Monuments historiques, ont subi une restauration
remarquable. Scalpel, injections, nettoyage par aspiration et brossage : les deux tableaux ont été soumis à un véritable travail chirurgical. Le résultat est impressionnant : les visages
réapparaissent, débarrassés de l’épaisse couche de vernis oxydé.
Le projet de restauration, d’un coût total de 28 949 €.HT, a largement bénéficié des aides
publiques : la DRAC Île-de-France a subventionné le projet pour moitié, le Conseil Général de Seine-et-Marne a contribué à hauteur de 30%, 20% restant à la charge de la commune.
Patrimoine religieux et historique.

Les deux huiles sur toile sont signées Nicolas Labbé, peintre doreur du roi.
Elles portent les armoiries des Charlet, derniers seigneurs d’Esbly. Classées aux Monuments historiques depuis 1957, ces œuvres constituent un patrimoine religieux et historique indéniable.
« Je les utilise durant les cérémonies de baptême, et elles m’inspirent lors des messes », affirmait Bruno Beltramelli, ancien prêtre de la paroisse, qui rassemble entre 300 et 400 personnes sur les trois messes du week-end.

Si l’église remplit sa mission de culte, elle est aussi un lieu culturel qui accueille plusieurs concerts par an. Le bâtiment le plus ancien du village est ouvert à la visite. Les Esblygeois comme les touristes seront donc nombreux à pouvoir admirer les peintures et retables restaurés.

Il en est de même pour le pilier de l’église qui cachait des peintures décorées d’une bande de fleurs stylisées au pochoir et un décor de fausses pierres, datant du XVIIème siècle. La restauration a eu lieu 2015.

Enfin, sur le retable qui abrite la statue d’une Vierge à l’Enfant et son tabernacle, le constat avait été fait de filets autrefois dorés à la feuille d’or, de boiseries vermoulues, et d’un état globalement très altéré. La restauration a eu lieu en 2016.

Nicolas Labbé, « painctre » du roi
Les Labbé étaient une dynastie de peintres doreurs. De père en fils, ils s’appelaient tous Nicolas, et signaient donc N… ce qui complique l’attribution de leurs œuvres.
Le premier Labbé connu était attaché à la cour de France sous le règne de Charles IX
(1560-1574).
À l’époque, les artistes étaient considérés comme des artisans. Ils devaient tenir boutique, et avoir des apprentis. Contre le gîte et le couvert, ces apprentis devaient au Maître un
certain nombre d’années de travail. À l’issue de leur contrat, ils devaient présenter leur «chef d’œuvre» pour devenir Maîtres à leur tour.
Il est possible que les deux retables restaurés constituent le « chef d’œuvre » de Nicolas Labbé, reçu Maître à l’Académie de Saint-Luc en 1699.

Une rue de la Résistance des Champs Forts à Esbly porte le nom de Nicolas Labbé.

Les églises de nos villages renferment de petits trésors que nous vous offrons de découvrir au travers de petits films réalisés par Jacques Piedeloup, passionné d’art religieux. Ces reportages sont de petits chef-d’œuvre.
En effet, si vous avez le loisir de visiter les villes et villages du coin, vous aurez peut-être la
déception de trouver l’église fermée.

Mais si vous disposez d’un smartphone, le QR code apposé à l’entrée de l’église, comme par magie, vous permettra de visionner le film consacré à l’église.
C’est là la vocation première de la réalisation de ces petits films !

Ci-dessous, voici le QR code apposé sur l’église d’Esbly

 

Le château d’Esbly, reconstruit en 1662 par Etienne II Charlet, fut rasé.

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